Les conférences sont devenues incontournables dans les salons d’exposition. Si elles peuvent s’avérer de formidables outils de promotion, elles peuvent aussi virer au cauchemar, si elles sont mal préparées ou improvisées. Comme n’importe quel outil de communication, la conférence est aussi une affaire de professionnels.
« Une conférence en salon peut être la meilleure chose qui soit, ou la pire! » assène Julie Roy, président de Marketing Face-à-Face. À force d’assister à des conférences ennuyeuses ou mal préparées, dans des salles vides, le professionnel en marketing d’exposition a identifié les bonnes pratiques de ce métier. Car selon M. Roy, « c’est un vrai métier ». Le conférencier doit savoir vulgariser, tout en démontrant sa crédibilité et en apprenant quelque chose à l’auditoire.
C’est précisément ce que cherche Corinne Ardon, interprète de conférence, lorsqu’elle assiste à l’une d’entre elles. « Je n’ai pas besoin qu’on me vende de la poudre de perlimpinpin, le marketing à l’ancienne marche de moins en moins bien », explique-t-elle. Elle insiste sur le nécessaire engagement du conférencier auprès de son auditoire. Jacqueline Arbogast, auteure et conférencière, partage cet avis : « Il faut interpeler les gens, bouger, poser des questions, les faire participer ». M. Roy insiste lui aussi sur ces bonnes pratiques pour rendre la conférence vivante et intéressante.
Selon M. Roy, la valeur d’une conférence peut être faible si elle est mal préparée. Une conférence intéressante avec une sommité peut virer au « flop » si elle est programmée au mauvais horaire dans la journée, ou pendant un autre événement important. Mais le professionnel recommande aussi et surtout une préparation en amont. « Il faut préparer le terrain, avec de la publicité ou sur les réseaux sociaux, et pourquoi pas, délivrer des billets de présence pour accéder à la conférence », suggère M. Roy. Il insiste aussi pour qu’une stratégie d’après conférence soit établie par les organisateurs, pour garder le contact avec les gens. Utiliser les cartes d’affaires laissées par l’auditoire peut par exemple aider à envoyer un complément d’information, voire même la vidéo de la conférence. Mais c’est également la période de questions que le président de Marketing Face-à-Face recommande de soigner. « C’est un des moments forts si on implique les gens, mais souvent il n’y en a pas ou c’est mal dirigé », regrette-t-il.
Quant à l’incontournable Powerpoint utilisé par les conférenciers, Jacqueline Arbogast dit sans détours : Il faut que ce soit simple, avec des images ou des camemberts ». Corinne Ardon est plus incisive : « Il ne faut pas qu’il prenne la place du conférencier, un petit extrait vidéo est souvent plus efficace ». Julien Roy partage cet avis et regrette que le Powerpoint soit souvent une béquille pour le conférencier, et le plan de la conférence.
Mais ces spécialistes de la « conférence » insistent surtout sur la capacité du conférencier à expliquer avec authenticité, des sujets compliqués de façon simple pour les rendre intéressants. « Le bon conférencier, c’est finalement celui qui va savoir capter mon attention », conclut Jacqueline Arbogast.